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Le mécanisme de la relation d'emprise psychologique

Dernière mise à jour : 2 nov.


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L’emprise est une prise de contrôle mentale et émotionnelle d’un individu sur un autre, souvent exercée par une personne manipulatrice ou perverse narcissique. Contrairement à la violence physique, elle est difficile à détecter, car la relation d'emprise agit sur les cognitions, les émotions, la perception de soi et du réel.

Le lien d’attachement se transforme en une dépendance affective entretenue par des leviers de manipulation comme :

  • la culpabilisation constante,

  • les menaces implicites,

  • l’alternance chaud/froid,

  • le brouillage des repères moraux et affectifs.


Le cycle de la relation d’emprise : les 4 phases répétitives


Ce cycle est un mécanisme relationnel circulaire qui piège la personne dans une spirale de confusion et d’attachement traumatique. Il s’installe progressivement, souvent de manière imperceptible pour la victime.


1. Phase de séduction et d’idéalisation


Objectif du manipulateur : créer un attachement émotionnel fort et une dépendance affective.


Il s’agit d’un début de relation souvent décrit comme « parfait », une sorte de “lune de miel” :

  • Le manipulateur se montre attentionné, flatteur, généreux, voire passionné.

  • Il analyse les besoins émotionnels, les blessures narcissiques et/ou les manques affectifs de sa cible.

  • Il construit un lien de confiance en valorisant l’autre de manière intense et soudaine (« love bombing »).


Ce qui se passe dans le cerveau :

  • Activation du système dopaminergique (récompense, plaisir, excitation).

  • Sécrétion d’ocytocine (hormone de l’amour / du lien) et d’endorphines (sensation de bien-être).

  • La mémoire enregistre cette phase comme un repère affectif puissant.


2. Phase de dévalorisation et confusion


Objectif du manipulateur : affaiblir l’estime de soi de la victime pour renforcer sa dépendance.


Cette phase commence subtilement :

  • Remarques ironiques ou humiliantes,

  • Critiques dissimulées sous l’humour ou les conseils,

  • Injonctions paradoxales (demander une chose et le nier ou soutenir que l'on a demander l’inverse),

  • Comportements instables et imprévisibles.


Effets sur la victime :

  • Confusion mentale, perte de confiance en soi,

  • Sentiment de culpabilité constant,

  • Adaptation voire sur adaptation pour « mériter » à nouveau l’amour initial.


Cerveau et stress chronique :

  • Activation de l’axe HPA (hypothalamo-hypophyso-surrénalien) → sécrétion excessive de cortisol,

  • Inhibition du cortex préfrontal (siège de la prise de décision, du raisonnement, des capacités d'analyse et donc de recul),

  • Hyperactivation de l’amygdale (peur, anticipation du danger).


3. Phase de contrôle, d’isolement et de domination


Objectif du manipulateur : neutraliser toute possibilité de recul ou de fuite.


À ce stade, l’emprise devient plus explicite mais difficile à remettre en question :

  • Surveillance, jalousie, contrôle des relations extérieures,

  • Sabotage de l’autonomie : finances, travail, déplacements,

  • Discours culpabilisants : « Tu es trop fragile », « Tu es instable », « Tu n’es rien sans moi », « Tu exagères toujours tout »,

  • Isolement progressif du réseau social et familial.

Effets psychiques et neurologiques :

  • Altération du jugement moral,

  • Érosion de l’identité personnelle,

  • Dissociation émotionnelle (déconnexion des ressentis, anesthésie affective),

  • Dissonance cognitive (contradiction entre les pensées et la réalité qui est présentée/ manipulée)

  • Risque de développement de troubles anxieux, dépression, voire état de stress post-traumatique.


Pourquoi le cerveau reste-t-il prisonnier de l’emprise ?


La personne sous emprise n’est ni naïve, ni passive, mais piégée par des mécanismes neuropsychiques puissants :


1. Brouillage cognitif


L’exposition prolongée à la dissonance cognitive et à la culpabilisation altère la capacité à discerner le vrai du faux.


2. Honte et isolement


La honte d’avoir « accepté » ou « toléré » certains comportements empêche la demande d’aide. L’isolement entretenu par le manipulateur aggrave ce silence.


3. Addiction affective


Le cerveau s’habitue à l’alternance entre plaisir (récompense) et douleur (stress), ce qui maintient la dépendance.


4. Altération de la mémoire émotionnelle


Des épisodes douloureux peuvent être partiellement oubliés ou minimisés (mécanisme de protection psychique).


Comment sortir du cycle de l’emprise ?


Sortir d'une relation d’emprise nécessite un travail thérapeutique spécifique, progressif et sécurisant.


Étapes du processus de libération :

  • Prendre conscience du cycle de l’emprise et reconnaître les mécanismes,

  • Restaurer l’estime de soi et la capacité de discernement,

  • Reconstruire une identité en dehors de la relation d’emprise,

  • Travailler les traumatismes vécus.


Le rôle d'un accompagnement thérapeutique :

  • Comprendre les mécanismes neuronaux et psychiques permet de se déculpabiliser.

  • Mieux identifier les signaux d’alerte pour ne pas retomber dans des schémas similaires.


En résumé


Le cycle de l’emprise est un processus répétitif, toxique et destructeur, qui agit à la fois sur le psychisme et le fonctionnement cérébral. Pour en sortir, il est essentiel de comprendre les phases, d’identifier les leviers de contrôle et d’être accompagné(e) dans un cadre bienveillant, informé et sécurisant.



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Si vous avez un doute sur le comportement d’un.e proche que vous ne reconnaissez plus, attardez-vous à savoir ce qu’il/elle vit. L’écoute et le soutien peuvent constituer un atout indispensable dans cette situation. Le fait de se savoir entendu et compris peut être salutaire pour quelqu’un visant une relation d’emprise.

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