Pratiquer la neuropsychologie est une expérience à la fois passionnante et enrichissante mais elle peut également être énergivore et anxiogène. Entre l’accueil de la demande (et bien souvent de la détresse des familles), la passation des différentes épreuves du bilan, l’analyse, l’interprétation, la rédaction des données et enfin la restitution, le chemin est long et souvent jonché d’interrogations, de doutes et de fatigue car l’envie de répondre le plus précisément aux attentes est le fondement même de notre déontologie.
La supervision : une aide pour maintenir son équilibre
La démarche du bilan neuropsychologique est un processus qui peut être d’autant plus lourd à porter si l’on se retrouve seul face à sa pratique. En institution ou en libéral, le neuropsychologue se sent souvent isolé. Être en libéral est une expérience formidable car on s’offre la possibilité d’organiser son emploi du temps comme on le souhaite ; toutefois en ricochet, on peut tomber dans de véritables biais qui rendent le quotidien professionnel et donc la vie très stressante. Tout d’abord, être en libéral signifie avoir une certaine pression pour faire face à l’ensemble des frais inhérents à ce statut et pour, en parallèle, se dégager un salaire décent. Cette injonction latente peut pousser à travailler toujours plus et à accepter des bilans alors même que l’agenda est booké ou que l’énergie est au plus bas. Prendre conscience de cette situation c’est déjà envisager un mode de fonctionnement moins contraignant et plus respectueux de ses rythmes – ne pas le faire c’est prendre le risque de se pressuriser et d’aboutir à un épuisement professionnel.
Très rapidement, on peut tomber dans les mêmes inconvénients qu’une activité en salariat peut engendrer. Être son propre patron ne signifie pas devenir son bourreau !
Le travail institutionnel peut générer d’autres difficultés et s’avérer également très pesant : du respect du code de déontologie à la compréhension de la démarche neuropsychologique, les écueils sont parfois nombreux pour arriver à se faire comprendre et entendre.
Se faire accompagner en supervision par une professionnelle ayant eu cette double expérience, c’est avoir une écoute et un étayage conscients des différents enjeux, c’est s’offrir la possibilité d’être compris sur ses problématiques particulières et spécifiques.
La supervision : conseils et expertise pour un meilleur positionnement
Être neuropsychologue en libéral c’est faire face à un certain nombre de demandes émanant de familles souvent en grande inquiétude quant au devenir de leur enfant/ conjoint/ parent. Refuser une intervention c’est pouvoir « dealer » avec le fait que l’on ne peut être partout, sur tous les fronts, que l’on peut avoir ses propres limites (tant professionnelles que personnelles) et qu’il est essentiel de les respecter pour son équilibre mais également pour la qualité de la prestation. Il est vraiment important de savoir quels sont les domaines d’intervention dans lesquels on se sent le plus à l’aise. Cibler certains troubles n’est pas restrictif mais peut vraiment faire gagner en expertise et en qualité d’intervention.
En établissement, le neuropsychologue peut parfois (voire souvent) être sollicité pour des tâches / des missions qui ne rentrent pas dans sa fiche de poste ni dans ses attributions. Si un dépannage ponctuel est totalement concevable au sein d’une équipe pluridisciplinaire, il est important de ne pas se perdre dans du temporaire qui se pérennise et qui brouille le message au niveau des missions et des fonctions de chacun. S’affirmer et baliser son champ d’intervention est primordial quand on travaille en institution.
La supervision : l’appui technique d’un professionnel expérimenté.
Être neuropsychologue, c’est aussi gérer son bilan de A à Z avec parfois des questions et des doutes quant aux épreuves à réaliser et/ou à interpréter. Dans ces moments, les échanges entre collègues peuvent être d’un grand secours. Toutefois, il est souvent fréquent que l’on se retrouve très seul face à des conclusions de bilan complexes. Se faire superviser c’est envisager de pouvoir se faire aider pour optimiser les temps de rédaction extrêmement chronophages – c’est pouvoir aborder les séances de restitution aux familles avec moins d’appréhension, d’inquiétude / à l’annonce des hypothèses diagnostiques – c’est pouvoir être à l’aise sur l’accompagnement à mettre en place à l’issue de la passation, les différentes remédiations à opérer, les autres professionnels à consulter et/ ou sur les éventuels aménagements pédagogiques à opérer en classe par exemple.
Enfin, être neuropsychologue en libéral c’est aussi arriver à fixer des tarifs décents en lien avec la qualité du travail fourni. Le coût des bilans peut apparaître élevé mais il n’est absolument pas représentatif du travail fourni et de l’énergie engagée pour mener à bien l’analyse neuropsychologique. Bien souvent le trop plein d’empathie et des difficultés à reconnaître sa valeur (// syndrome de l’imposteur) peuvent constituer de véritables entraves à cette affirmation de soi et à la prise de conscience de sa valeur.
La supervision neuropsychologique est une supervision à 360° dans la mesure où elle permet de travailler tous les volets de l’intervention neuropsychologique mais également des aspects plus personnels liés à l’affirmation de soi et à la reconnaissance de sa valeur.
Si vous avez des questions ou des demandes de précision, je vous propose d'échanger lors d'un appel de 30 minutes offert. L'objectif est de cibler au mieux vos problématiques et vos attentes concernant la supervision, afin de vous accompagner au plus juste de vos besoins.
Vous pouvez me contacter par mail à cette adresse : catherinebellonpsy@gmail.com
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